Pendant que Laure et Eric partent pour l’Afghanistan (promis, la note et les photos suivent) Je me dirige vers Lahore.
Là-bas, la deuxième université du pays. 26 000 étudiants sur le campus. Tout est calme, un peu trop… La principale organisation étudiante du pays contôle tout: la Jamiat-e-Talaba, une organisation islamiste. Je rencontre de jeunes étudiantes qui me racontent des histoires sympas: les « membres » de la Jamiat qui viennent sur le campus. Ils portent des gants avec des ongles en bois: ils tapent les étudiants parce qu’ils discutent, hommes et femmes ensemble. le sang coule…
Idem: ils croisent un jeune qui discute avec sa soeur, devant le logement des filles sur le campus. Il le frappe, encore et encore alors qu’il crie: « c’est ma soeur! Je parle à ma soeur ! »
La cafétéria pour femmes a ouvert ses portes il y a un an. Contrairement au discours « officiel », la société se radicalise de force, ici. La Jamiat impose ses vues aux étudiants qui ont peur de s’opposer frontalement. Il y a aussi ceux qui savent qu’on obtient beaucoup de choses si on se tient à leurs côtés ( admissions, notes, argent, logements etc.)
Et toute l’administration de la fac est aussi noyautée par le groupe extrêmiste. Sous la bienveillance du président, un ex-général, proche de Musharraf.
Une génération d’intellectuels poussée vers l’extrêmisme…
Comme le dit le chef de la Jamiat sur le campus, pendant notre rencontre: « …nous motivons les étudiants à partir faire le Djihad. Et s’ils partent, nous sommes satisfaits. Mais nous n’utilisons jamais la violence… »
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Claire Billet 