Les habitants de Kandahar sont de plus en plus critiques vis-à-vis du gouvernement afghan. Ils sont même en colère et on ne parle pas que de la hausse des prix et du chômage.
Une des raisons: la « sécurité » s’est particulièrement dégradée. Et quand on parle d’insécurité, on ne parle pas que des combats, on parle aussi d’une criminalité croissante. On connaît les enlèvements d’étrangers, très médiatisés… Mais on parle peu de ceux des Afghans. Le phénomène est nouveau à Kandahar: les enlèvements d’enfants contre rançons, se multiplient.
Et les histoires ne se terminent pas toujours bien. Cette femme a retrouvé le corps de son fils de 8 ans jeté sur le bas-côté d’une route. Parce qu’ils n’avaient pas eu le temps de réunir l’argent pour payer la rançon.
Istoraï: « Combien de personnes ont été enlevées ou tuées ? Beaucoup d’enfants ont été enlevés ou tués ! Et leur corps ramenés à la famille… Où est le gouvernement ? Il n’y a pas de gouvernement… S’il y en avait un, vous pensez qu’un enfant musulman aurait vécu ça ? Mais il n’y a pas de gouvernement ! »
Et les habitants de Kandahar ont peur. Ils ont peur des représailles parce qu’il s’agit d’une criminalité organisée et puissante. Hors caméra, tous, ont parlé de criminels liés ou appartenant à la police, au gouvernement, aux personnes de pouvoir. Des intouchables…
Ce jeune garçon a été kidnappé pendant 3 jours. Le temps pour sa famille de vendre leurs biens, réunir 50000 dollars et payer la rançon. La mère refuse que son nom apparaisse, que les visages soient reconnus…
Et aujourd’hui, on attend de plus en plus ce discours: « au moins, sous les Taliban, il y avait de la sécurité…«